Tirer parti de l’innovation et de la sagesse collective pour favoriser un changement volontaire
Au début, le fossé de l’optimisme entre les générations semble contre-intuitif. Compte tenu des nombreux défis qui semblent insurmontables, pourquoi les jeunes générations auraient-elles une vision plus positive? Est-ce que ce ne sont pas les jeunes générations qui porteront le poids de nos tergiversations autour d’enjeux comme les combustibles fossiles et l’abordabilité du logement? Il semble que nous soyons entrés dans une période où le changement est obligatoire, et pour certains, le changement est difficile. Les générations plus âgées veulent surtout que les choses restent telles qu’elles sont, mais la réalité, c’est que, dans l’état actuel des choses, cela ne fonctionnera pas pour l’avenir. Nous avons une obligation – une exigence de changement.
Je crois que nous avons commencé à voir des signes de changement significatif. Le transport amorce une révolution où les modes actifs commencent à être considérés comme un besoin fondamental plutôt que comme une idée après coup. Les projets d’énergie verte commencent à être justifiés sur le plan commercial, plutôt que d’être simplement une autre stratégie de marketing. Il y a des exemples de densification urbaine diversifiée et significative fleurissant partout dans le monde. Ces signes de changement et ces réussites donnent un sentiment d’espoir.
Le changement, au sens le plus simple, se présente sous deux formes : le changement involontaire et changement volontaire. Le changement involontaire est souvent le résultat de la poursuite de la même action et de l’absence de réponse aux commentaires reçus d’un système. Le changement volontaire est le contraire. La question que nous devons nous poser en tant que spécialistes, c’est : où sont les occasions pour nous de favoriser un changement volontaire? Où devrions-nous faire les choses différemment, chercher des approches novatrices et utiliser notre sagesse collective pour changer volontairement un processus, puis un résultat? On n’agit pas en fonction d’un résultat; on agit en fonction d’un processus. Ce changement de processus entraîne un changement de résultat. Les changements à venir sont inévitables et soit nous serons à l’avant-garde, en proposant de nouvelles approches et en traçant la voie, soit nous suivrons les autres.
Pour quiconque travaille dans le domaine des infrastructures, la chose la plus fondamentale à reconnaître est que l’interconnectivité des défis auxquels nous sommes confrontés est incontestable. Les solutions à nos défis existent dans un réseau complexe et interconnecté. Une augmentation du nombre de logements ne fonctionne pas sans transport accessible et sans accès à l’emploi. Ce transport doit être équitable et durable. Cette augmentation du nombre de logements et du transport s’accompagne d’une augmentation de la demande d’énergie et de ressources, qui doit être assurée par des solutions propres et renouvelables. En tant qu’ingénieurs, concepteurs, scientifiques et conseillers, nous sommes dans une position unique pour influencer presque chacun de ces domaines. Nous maximiserons notre influence en cherchant activement des occasions de travailler ensemble, en dehors de nos domaines d’expertise individuels.