Cinq avantages opérationnels du virage vers l’industrie 5.0 et de sa promotion d’une économie circulaire

Auteur : Suzie Batson
AdobeStock_396066984_business people working on small table

En bref

Cet article est une version abrégée d’une étude de doctorat par Suzie Batson, responsable de marché en solutions numériques pour GHD Services numériques.

Plusieurs organisations sont encore en train de gérer l’industrie 4.0 et son saut vers la transformation numérique. Pourtant, l’industrie 5.0 est arrivée et le changement de mentalité représente tout ce que nous avons appris de l’industrie 4.0, combiné à une façon mieux éclairée de faire des affaires. 

Le cœur de l’industrie 5.0 réside dans le fait de s’éloigner du modèle économique linéaire « extraire, fabriquer, consommer, jeter » et favoriser des modèles d’économie circulaire qui offrent la possibilité de changer la façon dont nous évaluons et percevons les matières résiduelles. Au cœur de ce modèle se trouvent les principes clés d’aménager l’espace de façon à éliminer les matières résiduelles et la pollution, de régénérer les écosystèmes et de revaloriser les produits et les matériaux. La liaison des écosystèmes numériques avec les éléments humains et environnementaux représente le pont permettant aux principes de l’industrie 5.0 d’exister. « Une économie qui fonctionne pour les gens. »

« Afin de demeurer un moteur de prospérité, l’industrie doit être à l’avant-plan des transitions numérique et verte. »  1
 
Plusieurs organisations sont encore en train de gérer l’industrie 4.0 et son saut vers la transformation numérique

1. Économie connectée

En appliquant les principes de l’économie circulaire, comme la réutilisation, la valorisation et la régénération des ressources, les entreprises peuvent réduire leur dépendance aux matières premières et diminuer les coûts de production et d’exploitation.

Les technologies comme l’intelligence artificielle (IA), avec sa capacité d’automatiser des tâches, et l’Internet industriel des objets (IIdO), qui utilise des appareils et des capteurs connectés à Internet, favorisent une fabrication en usine efficace et durable. Les pratiques telles que l’optimisation des systèmes logistiques et de transport grâce à l’analytique de la chaîne d’approvisionnement ou en utilisant la fabrication additive pour augmenter la personnalisation (pensez aux chaussures, aux ordinateurs portables ou à d’autres articles fabriqués sur commande), qui en retour optimisent l’efficacité des ressources, réduisent les matières résiduelles et améliorent la résilience opérationnelle. Dans les industries de la construction, de la fabrication, des mines et du pétrole, des casques technologiques rehaussent la résilience sur le terrain. Une main-d’œuvre connectée permet aux activités de terrain d’être effectuées à distance par des gens plus expérimentés au bureau. Celles et ceux qui choisissent de ne pas changer risquent de devenir moins compétitifs et plus déphasés des désirs du marché et des impératifs réglementaires environnementaux.

https://research-and-innovation.ec.europa.eu/research-area/industrial-research-and-innovation/industry-50_en

2. Image de marque rehaussée

Tirer parti des principes de l’industrie 5.0 et de l’économie circulaire peut démontrer l’engagement d’une entreprise envers la durabilité et la responsabilité sociale, et ainsi rehausser son image de marque.

Bien que non durable à long terme, l’industrie minière investit dans des technologies et des techniques visant à réduire son impact sur l’environnement là où c’est possible. Nous travaillons avec plusieurs acteurs clés du secteur minier en Australie pour permettre le déploiement de véhicules miniers carboneutres. Les flottes de camions de chantier au diesel comptent pour jusqu’à 80 pour cent des émissions d’une mine. Un de nos obstacles consiste à surmonter les barrières d’interopérabilité pour charger les flottes électriques dans l’ensemble des entreprises et fabricants miniers. Mais une fois le problème réglé, ces technologies pourraient s’étendre à d’autres secteurs nécessitant la recharge à haute puissance, comme les industries ferroviaire, aéronautique, marine et de la construction.

Les gouvernements, les communautés, les ONG, les actionnaires et les individus lancent un appel à l’industrie pour faire la promotion d’un monde plus durable. De nombreuses études indiquent que les entreprises qui choisissent de prendre un virage plus durable améliorent leur image de marque et en retirent des avantages sur le plan de la responsabilité sociale professionnelle et des finances.

Il est cependant à noter que l’écoblanchiment, ou greenwashing, représente maintenant un véritable risque commercial. La Commission australienne de la compétition et du consommateur (ACCC) et la Commission australienne des valeurs mobilières et des placements (ASIC) ont toutes les deux annoncé publiquement qu’elles séviront contre les déclarations trompeuses. 2

2 https://www.accc.gov.au/media-release/accc-‘greenwashing’-internet-sweep-unearths-widespread-concerning-claims

3. Nouvelles occasions d’affaires

Les pratiques de l’Industrie 5.0 et de l’économie circulaire peuvent créer de nouvelles occasions d’affaires, comme la mise au point de nouveaux produits et services, la création de nouvelles sources de revenus et la formation de nouveaux partenariats avec d’autres entreprises.

Un exemple de réussite, Precycle en Australie-Méridionale, a introduit le concept de l’économie circulaire à la construction de maisons. Le concept consiste à retirer et recycler les matériaux de construction rejetés des chantiers de construction de maisons. Un autre exemple, APR, aussi en Australie-Méridionale, convertit les déchets industriels et les matières collectées en bordure de rue pour fabriquer des meubles pour les conseils municipaux et les résidents, comme des bancs de parcs, en ne produisant presque aucune émission de CO2. L’entreprise exporte maintenant à l’international.

Le dénominateur commun entre ces entreprises est l’idée simple, mais significative de considérer les matières résiduelles comme une ressource. Les usines de valorisation énergétique des déchets mènent cette idée plus loin en créant de l’électricité à partir de déchets, une tendance technologique émergente en Australie. Comme elle est géographiquement isolée, l’Australie a beaucoup à gagner de cette approche circulaire. Si nous n’avons pas besoin d’importer des ressources, nous ne sommes pas aussi sensibles aux récents problèmes de chaîne d’approvisionnement et nous ne réglons que partiellement les enjeux grandissants liés aux sites d’enfouissement.

4. Diversification

Barwon Water, dans l’État du Victoria en Australie, profite des avantages de la diversification. En travaillant avec le Colac Renewable Organics Network, l’entreprise utilise les matières résiduelles du commerce de produits biologiques de l’Australian Lamb Company et les convertit en électricité renouvelable. Elle utilise les restes des déchets solides provenant du procédé et les convertit en engrais utile pour l’agriculture. 3

De nouveaux modèles d’affaires, tel que les « produits en tant que service », appuient une économie circulaire où les produits sont loués plutôt que vendus. Pensez à GoGet ou à d’autres services de covoiturage. Puisque les fabricants demeurent propriétaires des produits et sont responsables de l’entretien et des réparations, la durée de vie des produits est plus longue. Les modèles « produit en tant que service » rendent également possible l’adaptation aux demandes changeantes, offrant un incitatif aux entreprises pour qu’elles créent des produits durables et contribuant à la diminution des matières résiduelles.

Les organisations peuvent adopter la même mentalité et les mêmes approches innovantes pour demeurer pertinentes et agiles, libres des fardeaux financiers que représente l’investissement dans des infrastructures dispendieuses.

3 https://www.barwonwater.vic.gov.au/about-us/major-projects/renewable-organics-networks

5. Conformité réglementaire

Alors que les gouvernements du monde introduisent de nouvelles réglementations et politiques pour encourager la durabilité et réduire les matières résiduelles, les entreprises qui adoptent les principes de l’économie circulaire et les approches de l’industrie 5.0 peuvent assurer la conformité et éviter des pénalités coûteuses. Elles peuvent même tirer profit des nouvelles possibilités.

L’Australie réglemente l’exportation de verre, de plastique, de pneus, de papier et de carton. Elle offre aussi environ 70 G$ AU en bourses, en incitatifs et en fonds communs aux entreprises basées en Australie qui souhaitent transitionner vers des pratiques d’économie circulaire.

L’industrie de l’ingénierie et de la construction est la plus grande consommatrice de matières premières au monde. On peut logiquement s’attendre à ce que les gouvernements centraux s’adressent de plus en plus à cette industrie pour réduire son utilisation et créer des méthodes plus intelligentes. Le secteur peut diminuer son impact sur l’environnement en mettant en place une stratégie d’économie circulaire, tout en évitant d’augmenter les coûts, les délais et les perturbations de livraison, ainsi que les autres dépenses reliées aux instabilités du marché des produits de base.

Dans l’ensemble, il existe de nombreux facteurs en faveur de l’intégration d’un modèle d’économie circulaire aux pratiques et politiques d’affaires conventionnelles. Tirer parti de l’industrie 5.0 et de l’économie circulaire peut aider les entreprises à mener des activités plus durables, efficaces et innovantes tout en améliorant leur résultat net, leur réputation et leur compétitivité.

Faites la connaissance de l’auteure

Suzie Batson, responsable de marché en solutions numériques et des clients clés, Hémisphère Sud.

Suzie travaille en étroite collaboration avec nos clients et notre équipe de scientifiques des données, de concepteurs et conceptrices, d’experts-conseils et expertes-conseils en technologie immersive et d’innovateurs et innovatrices pour fournir des informations ou des solutions exploitables afin de résoudre des problèmes complexes. Sa pensée qui sort des sentiers battus, ses relations durables et sa profonde compréhension des clients et des marchés reposent sur un engagement de toute une vie : apporter des changements positifs pour les gens et notre planète. Elle poursuit présentement un doctorat en économie circulaire et contribue régulièrement aux articles de leadership d’idées sur l’industrie 5.0 et l’économie circulaire.

Son expérience riche de plus de 20 ans à accompagner les clients et leur clientèle dans l’industrie de l’environnement, de l’ingénierie et des services-conseils professionnels touche les domaines de l’eau, du transport, des télécommunications, de la défense, du milieu bâti et du développement économique. Suzie est une ardente militante pour l’inclusion et la diversité, ainsi que la représentante mondiale de GHD Services numériques auprès du groupe Les femmes chez GHD (WING).