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Pendant des siècles, la communauté Mi’kmaq de la Première Nation de Pictou Landing a utilisé un estuaire à marée en Nouvelle-Écosse comme lieu de refuge, de loisirs, de pêche, de chasse et de rassemblement. Les membres de la communauté appelaient ce lieu A'se'k, ce qui signifie « là-bas » ou « l’autre pièce ». Ils dépendaient de cet estuaire pour leur bien-être. Les non-Autochtones, quant à eux, appellent cet habitat d’eau salée de 156 hectares « Boat Harbour ».
Au milieu des années 1960, le gouvernement provincial a construit l’installation de traitement des effluents de Boat Harbour pour créer de l’emploi. Cette installation traitait les matières résiduelles d’une usine de papier et d’autres industries.
Le gouvernement a promis à la communauté qu’elle conserverait l’accès à ses ressources naturelles. Mais le bassin de traitement des eaux usées de l’installation a bloqué le lien entre l’estuaire et l’océan. Une grande partie de l’utilisation des terres par la communauté est devenue impossible, et l’estuaire s’est rempli d’eaux usées brunes, mousseuses et à l’odeur putride. Les résidents ont signalé des problèmes respiratoires et cutanés, ainsi que des taux de cancer élevés.
Se sentant trahis, les représentants des Premières Nations se sont unis aux pêcheurs et aux défenseurs de l’environnement pour protester. Certains qualifient Pictou Landing de pire cas de racisme environnemental au Canada.
Le bris d’un pipeline en 2014 a entraîné le déversement de 47 millions de litres d’eaux usées toxiques dans un cimetière autochtone situé sur la rive de l’East River. Cela a incité le gouvernement à prendre les mesures nécessaires pour redonner à A'se'k son statut d’estuaire à marée. En 2020, l’installation de traitement a cessé d’accepter des matières résiduelles.
Or, un problème demeurait : un million de mètres cubes de boues et de sédiments contaminés se trouvaient dans l’eau.
Une grande partie de ces matières contiennent des dioxines et des furannes, qui sont toxiques et cancérigènes en concentrations élevées. Des tests ont également révélé la présence de cadmium, de mercure, d’hydrocarbures aromatiques polycycliques, d’hydrocarbures pétroliers et de zinc.
En collaboration avec la Province de la Nouvelle-Écosse et la Première Nation de Pictou Landing, nous avons planifié et conçu la remise en état du port en estuaire à marée et le rétablissement du lien de la communauté avec les terres et les eaux.
Notre plus grand défi était de trouver comment enlever les sédiments en toute sécurité et de façon économique, sans générer beaucoup de matières résiduelles ni répandre de contaminants. Voici comment nous avons procédé :
Les leçons que nous avons apprises lors de ce projet peuvent être appliquées à des sites semblables:
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