Comment les projets de transition des mousses AFFF peuvent protéger les communautés et les écosystèmes

Auteur : Kevin Harvey
Forest and river

En bref

L’élimination progressive, à l’échelle mondiale, des mousses à formation de pellicule aqueuse (AFFF) contenant des substances per et polyfluoroalkylées (PFAS) est en train de redéfinir nos façons de faire. Les composés de PFAS, autrefois appréciés pour leur efficacité dans la lutte contre les incendies, sont désormais reconnus pour leur persistance dans l’environnement et leur potentiel de bioaccumulation, ce qui suscite d’importantes inquiétudes au sein de la communauté et sur le plan réglementaire. Pour les responsables techniques, la transition des mousses AFFF est l’occasion de mettre en œuvre des pratiques de pointe en matière de gestion de l’environnement et de gestion des risques.

Pour les responsables techniques, la transition des mousses AFFF est l’occasion de mettre en œuvre des pratiques de pointe en matière de gestion de l’environnement et de gestion des risques.

Protection de la santé publique et des écosystèmes

Une transition des mousses AFFF bien effectuée contribue à la protection des écosystèmes locaux, à la santé publique et à l’instauration d’un climat de confiance avec les communautés environnantes. C’est une occasion pour les organisations de montrer l’exemple, en démontrant que la durabilité et l’excellence opérationnelle peuvent aller de pair. Les avantages mesurables de cette transition sont notamment :

  • Réduction des risques : La conformité proactive aux réglementations sur les PFAS en constante évolution réduit les risques liés au passif futur et aux risques.
  • Réputation et acceptabilité sociale : La démonstration de l’excellence technique en gestion de l’environnement renforce la réputation de l’organisation et favorise le maintien du permis social d’exploitation.
  • Protection des écosystèmes : Une gestion efficace des matières résiduelles est une gestion efficace des risques lorsqu’il s’agit de déchets issus des mousses AFFF, ce qui permettra de protéger les écosystèmes locaux et la santé publique.

De l’enlèvement à la réhabilitation

Un projet de transition des mousses AFFF solide sur le plan technique nécessite une évaluation du cycle de vie afin de permettre un confinement et une élimination appropriés, de réduire le risque de contamination et de se conformer aux cadres réglementaires et aux normes en constante évolution. Voici les différentes étapes de ce processus :

  1. Évaluation et documentation du système : Commencez par un audit complet de l’ancienne infrastructure d’extinction des incendies, comprenant une vérification sur le terrain de la configuration des systèmes, des types de mousse et de l’intégrité des composants. Une documentation incomplète ou obsolète est un facteur de risque courant. Les équipes techniques doivent valider toutes les données de base afin d’éviter le travail supplémentaire et de respecter les réglementations.
  2. Caractérisation et élimination des matières résiduelles : Tous les flux de matières résiduelles – concentré AFFF, eau de rinçage, débris contaminés comme des tuyaux, réservoirs, vessies de réservoirs, etc. – doivent être caractérisés conformément aux seuils réglementaires fédéraux, nationaux et provinciaux. Le choix de la technologie d’élimination (incinération, injection en puits profond, lieu d’enfouissement sécurisé) doit être basé sur une analyse rigoureuse des coûts et des risques, en tenant compte de l’impact sur l’environnement et du passif à long terme, ainsi que de la disponibilité des installations d’élimination commerciales dans votre région. Les producteurs de déchets doivent conserver les documents de la chaîne de possession, tels que les documents d’expédition, les profils de déchets et les certificats d’élimination ou de recyclage, afin d’être prêts en cas d’audit tout au long du cycle de vie du projet. 
  3. Planification de la réhabilitation : La décontamination et la gestion des matières résiduelles doivent être intégrées à l’ingénierie et à la séquence des travaux de construction. Il faut engager des sous-traitants et des fournisseurs qualifiés pour s’assurer que toutes les activités de réhabilitation respectent les normes techniques et réglementaires.
 

Transparence et engagement des parties prenantes

La transparence et l’engagement des parties prenantes vont de pair avec la réussite à long terme des projets. Les rapports publics et la traçabilité sont essentiels pour maintenir la confiance des parties prenantes et la conformité aux réglementations, ce qui facilite l’adaptation et le perfectionnement de vos méthodes. 

La tenue d’une documentation détaillée de toutes les activités de gestion des matières résiduelles, des méthodes d’échantillonnage et des registres d’élimination est essentielle pour le suivi à long terme, en particulier pour les futurs audits et enquêtes réglementaires. 

L’identification, puis la participation de toutes les parties concernées, notamment les services de lutte contre les incendies, les agences environnementales, les autorités locales et les exploitants d’installations, et ce, dès le début du cycle de vie du projet, facilitent l’ordonnancement, l’établissement des échéanciers et l’atténuation des risques. Plus ces parties prenantes sont impliquées tôt, plus les liens entre la communauté et le projet sont forts.
 

Des canaux clairs pour les mises à jour en temps réel, les notifications réglementaires et les signalements d’incidents peuvent soutenir la continuité opérationnelle du projet, en alignant toutes les parties prenantes sur les objectifs de sécurité et de conformité.

Faire de la responsabilité environnementale une valeur fondamentale

Les projets de transition des mousses AFFF fixent de nouveaux standards d’excellence technique et environnementale. En adoptant une approche axée sur le cycle de vie complet, une documentation rigoureuse, un suivi constant ainsi que la mobilisation de toutes les parties prenantes, les équipes techniques peuvent devenir l’exemple à suivre pour l’industrie en matière de gestion de l’environnement. Il est temps d’intégrer la responsabilité environnementale comme valeur fondamentale de l’ingénierie.

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