Programme de quantification des gaz d’enfouissement de Claystone

Le principal défi consistait à élaborer une solution viable sur le plan technique qui serait acceptée par Alberta Environment and Protected Areas (AEPA) pour quantifier les émissions de gaz d’échappement sans recourir à un système de collecte. Les modèles traditionnels, comme le modèle Scholl Canyon, avaient surestimé les émissions pour ce site, ce qui entraînait des coûts potentiels de mise en conformité en lien avec les émissions de gaz à effet de serre (GES) en Alberta. En l’absence d’une infrastructure de réduction des émissions ou d’une solution de remplacement approuvée, ces coûts auraient pu continuer à augmenter en raison des critères de référence restrictifs, en tenant pour acquis que les émissions de GES continueraient d’augmenter et que le site d’enfouissement recevrait des matières organiques pouvant aussi contribuer à la production de méthane. Claystone souhaitait créer une solution rentable qui pourrait être réutilisée chaque année, facilitant ainsi l’établissement de déclarations cohérentes et précises des émissions.

Pour relever ces défis, GHD a proposé un programme innovant de mesure directe des émissions de surface. Nous avons commencé par une analyse des émissions de surface afin de comprendre les fluctuations et de définir les points chauds d’émissions dans l’ensemble du site d’enfouissement. Cette analyse nous a permis de déterminer les endroits où des mesures de chambre à flux devaient être effectuées. Le site d’enfouissement a été subdivisé en zones en fonction de la couverture et de la composition des matières résiduelles, afin de tenir compte du mélange des déchets solides municipaux (DSM) et des sols contaminés (SC), ainsi que de l’épaisseur, du type et de la végétation de la couverture. Les zones ont été classées comme étant principalement constituées de DSM; principalement constituées de déchets pêle-mêle; ou principalement constituées de SC en fonction de leur composition.

Après l’analyse des émissions de surface, nous avons utilisé des chambres à flux pour mesurer les émissions de méthane dans les zones ciblées. Notre méthodologie a été perfectionnée avec l’aide d’AEPA, en intégrant des aspects de la directive relative à la quantification des émissions fugitives dans les mines de sables bitumineux (Quantification of Area Fugitive Emissions at Oil Sands Mines). Les données de mesure des flux ont ensuite été extrapolées pour estimer les émissions annuelles, qui étaient nettement inférieures à celles prévues par le modèle Scholl Canyon. Des rapports complets ont été préparés pour AEPA, où étaient détaillées notre méthodologie, nos conclusions et les données d’émissions annuelles. Tout au long de ce processus, GHD a fait appel à des experts et expertes en la matière à l’interne et a collaboré étroitement avec AEPA afin de perfectionner l’approche etde la faire approuver. Une coordination constante avec les activités de Claystone a permis de limiter les retards sur le terrain et les coûts associés. De plus, la documentation diligente a servi à fournir des informations et des documents internes utiles à Claystone.

Le programme de quantification des gaz d’enfouissement de Claystone a eu des retombées considérables. Notre quantification précise des émissions a permis d’établir que le site de Claystone n’était pas assujetti à la réglementation TIER, ce qui en a fait le premier cas de déréglementation pour une installation visée par une réglementation provinciale sur les GES au Canada. Cette réalisation a non seulement éliminé le besoin de crédits de conformité, mais a aussi grandement réduit les coûts de conformité pour Claystone.

L’approche innovante du programme a suscité l’intérêt d’autres exploitants de sites d’enfouissement municipaux et privés à la recherche d’options de rechange aux méthodes traditionnelles de déclaration des émissions de gaz d’enfouissement. En fournissant des données plus représentatives, le programme permet aux organismes de réglementation provinciaux et fédéraux de fixer des critères de référence mieux définis pour les installations émettrices. Cela a aidé Claystone à conserver son statut d’installation déréglementée et à mieux comprendre son empreinte carbone.

L’estimation précise des émissions de GES est essentielle dans le cadre du système TIER de l’Alberta. Ce projet a permis à Claystone d’investir dans de nouvelles installations et de nouveaux services qui améliorent le système de gestion des déchets solides de l’Alberta, grâce aux fonds économisés en raison de la déréglementation approuvée. L’un de ces investissements est l’installation de compostage par aération avancée du site d’enfouissement régional de Claystone. Ce programme illustre les efforts combinés de GHD et de Claystone pour favoriser la durabilité, l’excellence réglementaire et les avantages pour la communauté, en innovant afin d’élaborer des systèmes améliorés de quantification des émissions de gaz d’enfouissement dans l’industrie.